Posté le 17 avril 2017

Du lien entre accessibilité et transports : l'Asie du Sud-Est

Etal de rue à Hanoï

Première thématique sur laquelle j’ai envie de me pencher : comment ça se passe ailleurs ?

Et dans cette famille, premier sujet tout chaud : direction l’Asie du Sud-Est !

En ces temps rigoureux, je vous emmène vous réchauffer au Vietnam et au Cambodge, histoire de voir comment ça se passe là-bas.

Voyage d’un mois programmé de longue date, j’y voyais l’opportunité de revenir avec un super reportage sur le sujet.
Là-bas, les mines anti-personnelles et l’agent orange font encore des ravages, souvenirs omniprésents des dernières guerres qui ont dévasté ces pays.
Oh je me doutais bien que je ne reviendrais pas avec des photos de dalles podo made in Vietnam et de boucles magnétiques au guichet de la gare routière.
Mais quand même, je comptais bien trouver quelques images insolites qui me confirmeraient que dans l’adversité, l’ingéniosité fait loi.

Arrivée à Hô-Chi-Minh City, ville en ébullition permanente.
Trottoirs envahis de scooters et de stands de rue, de panneaux, bordures d’au moins 25cm de hauteur vue, circulation anarchique, absence de passages piétons … conforme à mes attentes.

Du Sud au Nord, même constat ...

 

 

Bon, et j’en fais quoi de tout ça ?

Après quelques jours de voyage et quelques centaines de kilomètres en bus, une évidence : ce peuple n’est pas (plus ?) un peuple qui marche, c’est un peuple qui roule.

Du plus jeune au plus âgé, on a l’impression que les vietnamiens (et les cambodgiens dans une moindre mesure) sont tous juchés sur des scooters ou dans des minibus, et de temps à autres, pour les plus anciens, sur des vélos.

Dans ces conditions, évidemment, ça ne gêne personne que les trottoirs aient vocation à accueillir autre chose que des piétons ou des personnes à mobilité réduite.
J’ai vu fréquemment des rampes pour accéder dans les magasins … à destination des scooters des commerçants !

Rampe d'accès pour les scooters
Rampe d'accessibilité scooters
Fauteuil-vélo à Phnom-Penh au Cambodge
Fauteuil-vélo à Phnom-Penh au Cambodge
fauteuil-vélo à Lavang au Vietnam
et à Lavang au Vietnam

Et la population nous regarde incrédule lorsque l'on persiste à marcher avec nos 2 petits dans cette cohue incessante. On nous prendrait presque pour des inconscients …

Au-delà de ces considérations sur l’accessibilité, j’en reviens une fois de plus au fait que pour moi, accessibilité et mobilité durable sont liées.

Je développe :
Danang, 1 million d’habitants et pas de transports en commun : pas de tram, de bus, de métro, rien, nada…

… mais quand on y réfléchit, et c’est du vécu : Hanoï, 7 millions d’habitants et des lignes de bus. Le bus nous lâche à l’arrêt « Long N’Guyen » du nom de la gare routière … qui n’existe plus et a fait place à un chantier de construction d’un complexe immobilier.
Nous nous retrouvons largués au bord d’une grande artère (2*3 voies), sans trottoir, et sans passage piéton bien sûr … nous prenons une grande inspiration … et nous lançons dans la traversée de ce boulevard, d’un pas sûr et régulier. Surtout ne pas s’arrêter, tout l’art de la traversée consiste à moduler son allure en fonction des « flux sécants ».

Donc, j’en viens à ma réflexion : des transports en commun, ça peut séduire si on a la possibilité d’effectuer la dernière partie du déplacement, le mode piéton en l'occurrence. Dans le cas contraire, il est toujours plus sécurisant de se rendre jusqu’à son échoppe en scooter.

Selon moi, l’attractivité des transports en commun n’est avérée, entre autres, que si l’accessibilité piétonne est assurée… pour tous.

Voilà, c’était mon premier billet de la famille « Comment ça se passe ailleurs ? »

Remettre l’humain au cœur de nos préoccupations est plus qu'une devise, c'est une façon de travailler, de penser et de vivre pour Haku conseil.

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